Fondation Jean Piaget

L’adaptation-survie et l’adaptation praxique ou cognitive

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Citations

Adaptation intellectuelle ou cognitive
(…) si, en ses sources, l’intelligence est adaptative et assimilarice dans le même sens que les structures organiques et sensori-motrices, cette adaptation cognitive de rang supérieur parvient à des résultats bien plus complets et à des structures plus stables. B.C., p. 257.
(…)
La différence essentielle entre l’adaptation intellectuelle et l’adaptation organique est que les formes de la pensée, en s’appliquant à des distances croissantes dans l’espace et dans le temps (avec une différenciation progressive des échelles) aboutit à la constitution d’un milieu beaucoup plus étendu et par conséquent plus stable (…). B.C., p. 258.
(…) l’adaptation cognitive prolonge l’adaptation biologique en général, mais (…) sa fonction propre est d’atteindre des formes adaptatives irréalisables dans le domaine organique, tant par leur richesse en assimilation et en accommodation que par la stabilité de l’équilibre entre des deux sous-fonctions. B.C., p. 260
Sur le terrain de l’intelligence, l’exercice et la construction même des schèmes supposent une continuelle interaction entre le sujet et les objets. En toute connaissance physique adaptée, qu’il s’agisse de l’intelligence sensori-motrice (par exemple pour le schème de l’objet permanent) ou opératoire (une conservation quelconque), il faut faire la part des données de l’expérience et de l’activité coordonnatrice du sujet. Même en ce qui concerne les schèmes logico-mathématiques comme tels, l’expérience est nécessaire, car tout en tirant ces schèmes de la coordination générale de ses actions, le sujet doit agir pour faire cette abstraction, et agir sur des objets. B.C., p.332.
(…) l’adaptation surprenante des cadres logico-mathématiques à l’expérience physique constitue un cas particulier, et particulièrement important dans notre perspective, de l’adaptation d’un fonctionnement interne de la pensée ou de l’organisme aux caractères de l’objet ou du milieu en général. B.C., p. 105.

Organisations vivantes et organisations cognitives
(…) (les) organisations cognitives s’orientent constamment, comme les organisations de nature biologique, vers une différenciation et une intégration complémentaires puisque tous les systèmes cognitifs (perception, schèmes sensori-moteurs et surtout conceptuels) se développent toujours dans le sens d’un affinement différenciateur solidaire de la cohérence croissante. B.C., p. 214
(…) l'analogie la plus remarquable entre l'organisation vivante et celle qui est propre aux fonctions cognitives tient au fait que, en cette dernière également, le contenu organisé se modifie sans cesse, de telle sorte que, sur ce terrain également, l'organisation est essentiellement dynamique et revient à intégrer en des formes permanentes un flux continuel d'objets et événements variables. B.C. p. 215.
(…) supposer que la source ultime des coordinations aboutissant aux structures logico-mathématiques est à chercher jusque dans le fonctionnement le plus général de l'organisation vivante et dans ses formes connues d'emboîtement, d'ordre, etc., c'est fournir par cela même les éléments d'une solution quant à l'accord entre ces coordinations ou ces structures et le milieu extérieur. B.C. pp. 476-477
L'organisation vivante est donc l'organisation d'un système d'échanges et le terme d'organisation ne désigne que l'aspect interne d'un système en continuelle adaptation. Cela ne signifie pas que l'organisation soit la réplique du milieu, même si l'on admet que les caractères transmis héréditairement sont des réponses aux situations qu'il impose. Mais cela signifie qu'il n'y a pas de fonctionnement organisateur, à quelque niveau que ce soit, sans un accord avec le milieu : l'accord entre les mathématiques et l'expérience n'est qu'un cas particulier, mais particulièrement intéressant, de cet accord constant. B.C. p.477.
(…) l’organisation cognitive prolonge l’organisation vitale et introduit donc une équilibration dans les secteurs où l’équilibre organique demeure insuffisant, en son champ et en ses réalisations mêmes. Mais les régulations et l’équilibre cognitifs diffèrent précisément de l’équilibration vitale en ce qu’ils réussissent là où celle-ci demeure incomplète. B.C., pp. 489-490.

Formes propres à l’organisation vivante
(…) les «formes» propres à l'organisation des êtres vivants, donc à la morphologie organique sous son double aspect de morphogenèse et de formes en équilibre, sont indissociables de leur contenu matériel et énergétique (…) sur le terrain du fonctionnement, la solidarité dynamique entre les «formes» et leurs contenus est encore plus évidente, puisque si le fonctionnement cesse, la «forme» est détruite (…). B.C. p. 216.

Formes propres à l’organisation cognitive
(…) le caractère très remarquable des organisations cognitives est la dissociation progressive de la forme et du contenu. (…). B.C., p. 216
Avec l'intelligence (…) nous voyons chez l'enfant de l'homme se poursuivre une dissociation progressive des formes et des contenus : encore faible au niveau de la pensée préopératoire (…), cette dissociation augmente sensiblement au niveau des «opérations concrètes» où certaines déductions élémentaires (transitivité, etc.) deviennent possibles et s'accompagnent déjà d'un sentiment de «nécessité» inférentielle qui dépasse ainsi nettement le contenu (…). Avec le niveau des opérations propositionnelles, par contre, un ensemble de formes se détachent suffisamment des contenus pour constituer des opérations «formelles» ou hypothético-déductives indépendantes au point de permettre la constitution d'une logique devenue autonome. B.C., p. 216.
Quelle que soit leur origine biologique, les «formes pures» de l'intelligence témoignent donc d'un pouvoir de dissociation de la forme et du contenu, pouvoir inaccessible sur le terrain organique et qui suppose la pensée. B.C., p. 216.
Tandis que les invariants fonctionnels ou conservation du fonctionnement organisateur et des «formes» générales qui s'y rattachent, ne sont jamais qu'approximatifs sur le terrain organique, sous la double menace des variations et de la mort, et cela à cause précisément de l’indissociation fondamentale des formes et des contenus, les «formes» cognitives peuvent, à cause de leur indépendance croissante eu égard aux contenus, atteindre des structures de conservation rigoureuse, comme c'est le cas en tous les domaines déductifs avancés. Il semble donc y avoir là une seconde fonction spéciale aux mécanismes cognitifs évolués. B.C. p. 218.

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[…] c’est donc une question dépourvue de sens de se demander si la logique ou les mathématiques sont en leur essence individuelles ou sociales: le sujet épistémique qui les construit est à la fois un individu, mais décentré par rapport à son moi particulier, et le secteur du groupe social décentré par rapport aux idoles contraignantes de la tribu, parce que ces deux sortes de décentrations manifestent l’une et l’autre les mêmes interactions intellectuelles ou coordinations générales de l’action qui constituent la connaissance.