Fondation Jean Piaget

Le positivisme

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Présentation

Face aux transformations continuelles des sciences, les courants positivistes s'efforcent de délimiter leurs frontières, contre toute incursion possible de la métaphysique. Ils cherchent également à fixer définitivement les principes et méthodes elles-mêmes de la science. C'est précisément l'objectif poursuivi par le positivisme d'Auguste Comte, qui prend pour fondement de son épistémologie l'existence d'une frontière stable et immuable entre la métaphysique et les sciences, tenant à la nature même de leurs problèmes respectifs. Or, il est vain pour Piaget de vouloir établir des barrières entre les phénomènes et les modèles qui les débordent, entre les lois d'une part et les causes d'autre part. De même, il est illusoire de chercher à opposer les sciences et la métaphysique car s’il existe entre elles des différences, elles ne tiennent pas à la nature des problèmes qu’elles abordent. Elles résident dans les méthodes employées et dans la manière de délimiter les questions. Plutôt que de les appréhender en bloc et de chercher à rendre compte de l'expérience totale, les sciences s'efforcent au contraire de délimiter les problèmes et d'affiner les méthodes.

©Marie-Françoise Legendre

Toute extrait de la présente présentation doit mentionner la source: Fondation Jean Piaget, Piaget et l'épistémologie par M.-F. Legendre
Les remarques, questions ou suggestons peuvent être envoyées à l'adresse: Marie-Françoise Legendre.

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Citations

Le positivisme d'Auguste Comte
Selon le positivisme (...), il existe des problèmes qui sont par nature scientifique et comportent alors (mais par dérivation) certaines méthodes propres de solution; et d'autres problèmes qui sont par nature métaphysiques et seront considérés soit comme simplement insolubles (opinion de Comte), soit encore comme dénués, en leurs termes mêmes, de toute signification (positivisme logique contemporain). L.C.S., p. 44.
Il ne reste plus alors qu'à caractériser cette frontière pour obtenir une image exacte et stable de ce que l'on peut trouver à son intérieur, c'est-à-dire de la connaissance scientifique. Pour Auguste Comte, deux caractères principaux dominent un tel tableau; (a) la science ne s'occupe que des phénomènes et non pas de la «nature des choses»; (b) la science ne connaît que des lois et ignore le «mode de production des phénomènes», c'est-à-dire la causalité. L.C.S., p. 44.

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Sur le terrain de l’intelligence l’exercice et la construction même des schèmes suppose une continuelle interaction entre le sujet et les objets. En toute connaissance physique adaptée, qu’il s’agisse de l’intelligence sensori-motrice (par exemple pour le schème de l’objet permanent) ou opératoire (une conservation quelconque), il faut faire la part des données de l’expérience et de l’activité coordinatrice du sujet. Même en ce qui concerne les schèmes logico-mathématiques comme tels, l’expérience est nécessaire, car tout en tirant ces schèmes de la coordination générale de ses actions, le sujet doit agir pour faire cette abstraction, et agir sur des objets.