La construction du réel chez l'enfant – Observation 109

[p.167] Lucienne, à 1;3 (4) et le lendemain, met un bol de métal sur un seau de bois (plus petit que le bol) et le lâche. Il tombe et elle recommence indéfiniment. A 1;3 (6), elle s'exerce au même jeu, mais ne lâche pas le bol avant qu'il soit en équilibre.

A 1;3 (19), elle empile trois objets. Elle pose sur le sol un moule en fer (retourné), puis, sur lui une boîte et elle met sur la boite un jouet qui tombe. Elle recommence longuement.

A 1;4 (25), elle pose sur ma jambe un cube de bois, lequel demeure bien en place mais penché et en équilibre très instable. Lucienne le regarde avec attention puis pose néanmoins sur lui un cube plus petit, qui entraîne naturellement la chute du tout.

A 1;6 (27), enfin, Lucienne entasse des plots en colonne et parvient à mettre jusqu'à six grands plots en équilibre. Elle les ajuste et corrige leur position avant de les lâcher et sait prévoir quand ils tiendront: il y a là assurément, une acquisition par «tâtonnement dirigé et apprentissage». Elle a essayé également de mettre sur trois plots entassés une petite colonne [p.167] de bois: elle la met au bord du plot supérieur, mais la colonne tient néanmoins du premier coup. Elle essaie alors d'en poser une autre sur celle-là, mais tout s'écroule.