Fondation Jean Piaget


Chapitres de 1913 à 1930

1913.
Étude zoogéographique de quelques dépôts coquilliers quaternaires du Seeland et des environs
In: Mitteilungen der naturforschenden Gesellschaft in Bern [...], 1913, pp. 105-186.

1914.
Quelques mollusques de Colombie
In: Voyage d'exploration scientifique en Colombie / O. Fuhrmann et Eug. Mayor. Neuchâtel: Attinger, pp. 253-269. (Suivi des pl. IX et X.)

1915.
Revision de quelques mollusques glaciaires du Musée d'histoire naturelle de Berne
In: Mitteilungen der naturforschenden Gesellschaft in Bern aus dem Jahre 1914, pp. 215-277.

1923.
La psychologie et les valeurs religieuses
In: Sainte-Croix 1922 / [éd. par l'] Association chrétienne d'étudiants de la Suisse romande. Lausanne: Impr. La Concorde, pp. 38-82.
Texte PDF mis à disposition le 27.04.2008
 - Présentation
Ce texte d'une conférence donnée par Piaget en 1922, dans le cadre d'une réunion de l'Association Chrétienne d'Etudiants de Suisse Romande, est intéressant à différents titres. D'abord on y découvre la conception que son auteur se faisait à 26 ans des rapports entre foi et science, ainsi que des indices de sa propre foi religieuse au début de ses recherches en psychologie et philosophie des sciences. La solution qu'il expose repose sur la distinction post-kantienne proposée par T. Flournoy entre le domaine de l'explication, réservé à la science, et le domaine des valeurs religieuses et de leur justification dans "l'ordre ultime des choses", qui échappe à toute connaissance. Par ailleurs, les auteurs qu'il y mentionne, dont E. Boutroux, T. Flournoy, J.M. Baldwin, H. Höffding, L. Brunschvicg, A. Reymond, permettent d'insérer dans l'histoire des idées la vision ici proposée des rapports entre science et religion.

Deuxièmement, ce texte contient de précieuses considérations sur l'apport de la méthode psychologique, et plus particulièrement de la psychologie génétique mais aussi de la psychanalyse à la résolution de problèmes touchants les engagements moraux et religieux. Dans le même ordre d'idées, on y trouve d'intéressantes considérations sur la catégorisation hiérarchique des conduites ou des croyances du sujet (en d'autres termes, sur la signification des stades observés en psychologique génétique).

Troisièmement, comme source d'inspiration pour une psychologie des valeurs, on trouve exposée dans ces pages une conception de la logique dans laquelle un rôle essentiel est réservé à une forme particulière d'expérience, dite logique, dans les déductions du sujet. Dans cette conception, loin de suivre mécaniquement des règles données de l'extérieur, c'est au sujet qu'il revient de réfléchir sa propre pensée pour y éprouver la cohérence et la véracité de ses jugements. Mais la psychologie n'est bien sûr pas reniée. L'étude psychologique de la logique du sujet permet de découvrir le rôle essentiel de la réversibilité dans cette expérience logique par laquelle le sujet met à l'épreuve la véracité de sa pensée. De même, recours est fait dans ces pages à la notion d'équilibre ou à la conscience d'un accord ou d'un désaccord, d'un équilibre ou d'un déséquilibre, comme moyen d'attester la vérité d'un jugement. Il faut se demander si il n'y a pas là une conception "logico-psychologique" du vrai qui restera constamment en soubassement des prises de position de Piaget sur les caractéristiques de la pensée vraie (équilibre et réversibilité).

On trouvera aussi dans ces considérations sur l'expérience logique de quoi justifier une prise de position selon laquelle la pensée du jeune enfant comporte une logique, certes ne portant pas encore sur les relations et les transformations, mais présentant déjà une certaine cohérence et une structure qui sera modélisées bien plus tard, à la fin des années 1960, lors des études sur l'épistémologie de la fonction.

Notons enfin que l'on trouve dans ce texte le germe des prises de position épistémologiques ultérieures quant aux rapports entre les sciences elles-mêmes (rapports entre autres guidés par un idéal constant de réduction de la psychologie à la biologie, de la biologie à la physico-chimie, de celle-ci à la physique, et enfin de la physique à la mécanique, mais idéal qui aboutit de fait à des réductions modifiant et enrichissant à chaque fois la science de niveau "inférieur").

1928.
La règle morale chez l'enfant
In: Zweiter Sommerkurs für Psychologie in Luzern, August 1928. Luzern: Stiftung Lucerna, pp. 32-45.
Texte PDF mis à disposition le 18.11.2007
 - Présentation
Si l'on excepte une brève note parue en 1927 dans les Archives de psychologie sur "Le respect de la règle dans les sociétés d'enfants", le présent texte est le premier portant sur le développement moral chez l'enfant. Déjà sont présentes, sous une forme encore rudimentaires, les notions et les thèses exposées dans l'ouvrage de 1932 sur "Le jugement moral chez l'enfant". Dans la réponse qu'il donnait au début des années 1970 au psychologue R. I. Evans qui lui demandait de résumer en quelques mots l'essentiel de ses recherches sur le développement moral, Piaget, après avoir souligné que ces travaux étaient "de l'histoire ancienne", ajoutait que c'est à la suite d'une question "d'un de ses collègues" qu'il les avait entrepris (JP73, p. 86). Bien que la réflexion sur la valeurs n'a jamais quitté Piaget, il est clair que l'essentiel de son intérêt portait dès le début de sa psychologie génétique sur le développement de l'intelligence et des connaissances chez l'enfant (ceci en synergie complète avec la place centrale qu'occupait déjà l'épistémologie dans son enseignement et ses travaux de recherche). Peut-être ce collègue était-il Pierre Bovet, le premier directeur de l'Institut J.-J. Rousseau? En tout cas, dans ce texte sur "La règle morale chez l'enfant", Piaget mentionne deux auteurs, Baldwin et surtout Bovet, qui ont les premiers su mettre en lumière, sur le plan psychogénétique, le caractère sui generis de la conscience morale. Les travaux initiaux réalisés par Piaget et ses collaboratrices à l'Institut lui permettront, dès cet écrit de 1928, d'enrichir cette connaissance de la genèse de la morale en décrivant comment l'enfant passe d'une forme de "respect unilatéral" envers l'adulte – respect reposant sur un mélange de crainte et d'amour – à une forme de respect mutuel, ou encore d'une morale dite hétéronome (où la contrainte occupe une place importante) à la morale autonome basée sur l'autonomie du jugement mais aussi le sentiment de justice, la coopération et, précisément, le respect mutuel. Mérite également d'être signalée la façon dont, dans cet écrit, Piaget affirme ne pas voir de contradiction entre le point de vue du sociologue et celui du psychologue, le premier faisant, par méthode, abstraction des "consciences individuelles", le second abstraction de l'histoire des sociétés, mais deux approches qui sont parallèles et se complètent. L'accord est possible parce que tous deux admettent que "le sentiment de la règle n'émane pas de l'individu comme tel, mais d'un rapport entre individus" (p. 33).

1930.
Avant-propos de la seconde édition
In: Le langage et la pensée chez l'enfant / Jean Piaget. 2e éd. Neuchâtel, Paris: Delachaux et Niestlé, pp. 6-8.

1930.
Le développement de l'esprit de solidarité chez l'enfant
In: Comment faire connaître la Société des Nations et développer l'esprit de coopération internationale (Compte rendu des conférences données du 28 juillet au 2 août 1930). Bureau international d'éducation (Genève), pp. 52-55.

1930.
Le parallélisme entre la logique et la morale chez l'enfant
In: Ninth International congress of psychology, Yale University, New Haven, Connecticut, 1929: proceedings and papers. Princeton NJ: The psychological review company, pp. 339-340.

1930.
Les procédés de l'éducation morale: rapport
In: Cinquième Congrès international d'éducation morale (Paris, 1930). Paris: F. Alcan, pp. 182-219.

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[…] c’est en réalisant un équilibre toujours plus mobile et plus stable que les opérations finissent par prendre une forme logique proprement dite au terme d’une évolution débutant par des conduites étrangères à toute logique stricte […].