Platon (-428-347). Philosophe grec

De naissance aristocratique, Platon se destinait d’abord aux arts jusqu’à sa rencontre avec Socrate qui l’orienta vers la philosophie. Il fonda à Athènes en 387 une institution scientifique, l’Académie où il enseigna la philosophie durant une vingtaine d’années.

L’influence de Platon sur la pensée occidentale fut immense allant de la métaphysique aux mathématiques en passant par la théorie de la connaissance, l’éthique, la politique, etc. L’œuvre de Platon contient une conception de la connaissance dont on retrouve la trace chez tous les penseurs qui ont placé au cœur de leur réflexion la raison et l’intelligence telles qu’elles se manifestent en mathématique.

En cherchant à s’opposer aux attaques livrées à son époque contre l’idée d’une science universelle, Platon en est arrivé à livrer la première analyse réflexive approfondie de cette discipline que les mathématiciens venaient à peine de reconstruire sur une base toute nouvelle, théorique et non plus pratique. C’est ainsi que Platon a été conduit à découvrir les liens internes qui unissent les idées mathématiques les unes aux autres, et à fonder ainsi cette doctrine de l’idéalisme qui restera une source d’inspiration constante pour les futurs philosophes de la connaissance.

Progressivement enrichie, la thèse de l’intériorité des idées mathématiques sera au cœur des recherches de Brunschvicg sur la nature du jugement de connaissance, et donc au cœur de l’interprétation que Piaget donnera à son tour de la pensée humaine, notamment à travers la notion d’implication signifiante. Mais bien sûr cet accord, au sens quasi musical du terme, que l’on peut déceler entre les thèses du vieux Platon et les thèses de Piaget ne signifie pas l’absence de différences essentielles. Ainsi l’un des buts du savant suisse sera d’expliquer comment des notions peuvent s’articuler les unes aux autres de manière atemporelle et nécessaire, c’est-à-dire par pure intériorité mathématique, à partir d’étapes de la pensée où les liens restent empiriques et non nécessaires. Pour Platon une telle démarche était proprement inconcevable dans la mesure où il considérait le monde des idées comme indépendant de la pensée humaine. Dès lors qu’au contraire on conçoit ce monde comme une construction humaine, la recherche d’une telle explication s’impose impérativement.

Platon a privilégié la forme du dialogue dans ses écrits, qui ont une valeur littéraire autant que philosophique. Parmi ceux-ci, mentionnons "l’Apologie de Socrate", "Théétète", "Le sophiste", "Parménide" et enfin "La république".

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