Fondation Jean Piaget

Description élargie

pragmatisme
Apparu à la fin du dix-neuvième siècle, le pragmatisme est une conception selon laquelle la connaissance n’a pas pour fin de connaître la réalité, mais d’être un instrument au service de l’activité humaine. De ce point de vue une connaissance est vraie, non parce qu’elle correspond à une réalité, mais parce qu’elle réussit, c’est-à-dire parce qu’elle permet de satisfaire le but que s’était proposé celui qui l’a formulée.

Cette doctrine, qui repose sur un point de départ pertinent, le lien entre la connaissance et l’action, a très vite conduit à des affirmations problématiques. Si le critère ultime de la connaissance est, comme le veut le pragmatisme, la réussite de l’action ou la satisfaction de la fin en rapport avec laquelle cette connaissance a été formulée, il est clair que la science est ouverte à tous les charlatanismes (il est bien connu que le faux aussi bien que le vrai peut être utile à l’action ou à la satisfaction d’une fin). Pour éviter cela, il faut donc introduire un critère supplémentaire, qui distingue les réussites liées à une connaissance valable des réussites qui n’ont rien à voir avec elle. Mais ce faisant on retrouve les problèmes classiques de la connaissance, dont précisément celui que l’on voulait évacuer, à savoir le problème de l’objectivité des connaissances.