jugement synthétique apriori
Kant distingue, entre autres, trois sortes de jugements: le jugement analytique ou apriori, le jugement empirique, ou synthétique aposteriori, et le jugement synthétique apriori.

Le premier jugement, nécessairement vrai, n’apporte aucune connaissance nouvelle et ne fait que développer ce qui est compris de manière cachée dans un concept ("un corps est étendu", exemple pas particulièrement convaincant du philosophe allemand). Le second jugement apporte une connaissance nouvelle ("les cygnes sont blancs"), et peut être faux. Le troisième jugement est à la fois nécessaire et instructif, sans pourtant être tiré de l’expérience, sans quoi il se réduirait au second et pourrait être faux (exemple de Kant "tout ce qui arrive a une cause", ou encore les jugements de l’arithmétique comme "3 + 4 = 7": le nombre sept n’est compris ni dans trois, ni dans quatre, mais il est le résultat de leur addition).

La distinction entre ces trois sortes de jugements a donné lieu à beaucoup de controverses en philosophie des sciences. Mais, en dépit des difficultés d’interprétation et de définition qu’elle soulève, la notion de jugement synthétique apriori semble avoir résisté au temps. Elle constitue en tout cas l’une des sources du constructivisme épistémologique de Piaget, comme d’ailleurs du constructivisme mathématique soutenu par toute une école de mathématique.


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