finalisme
Dans les travaux sur la causalité primitive ou sur la causalité enfantine, le finalisme désigne la tendance à expliquer n’importe quel phénomène en évoquant l’idée d’un projet, d’un plan ou d’un dessein, conçu par un être extérieur.

L’usage de cette forme abusive d’explication a conduit la science moderne à rejeter sans nuance tout recours à la notion de finalité. Ce n’est qu’avec la naissance de la cybernétique comme science du contrôle et de la communication chez l’homme et la machine qu’une place bien délimitée lui sera accordée par certains savants dans l’explication scientifique. Pour ces savants, la cybernétique autorise l’emploi d’une forme d’explication finaliste scientifiquement acceptable, dans laquelle aucun être extérieur au système cybernétique considéré n’est évoqué, à l'exception d'un système vivant auquel il serait naturellement relié ou à l’exception d’un système également cybernétique dont il constituerait une partie fonctionnelle. C’est par exemple le cas d’un régulateur de chaleur, qui tend à conserver une température autour d’une valeur fixe.

Le débat sera ainsi relancé, qui se poursuit aujourd’hui encore, entre ceux qui jugent utile, voire nécessaire, le recours à cette catégorie pour rendre compte de certains phénomènes (comme celui des actions successives accomplies par le pilote d’un navire ou un joueur d’échec), et ceux qui estiment sans portée scientifique un tel recours. Quelle que soit la solution adoptée, ce débat est précieux dans la mesure où il conduit ses auteurs à préciser toujours davantage les concepts des sciences concernées.


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