Léon Brunschvicg (1869-1944). Philosophe français
Professeur de philosophie à la Sorbonne, membre de l’Académie des sciences morales, Brunschvicg est l’une des figures marquantes de la philosophie française du début de ce siècle. Il a soutenu dans ses nombreux ouvrages une conception intellectualiste et rationaliste qui s’inscrit dans le prolongement des thèses de Platon, Descartes, Spinoza, et Kant, par la place accordée à l’intelligence mathématique comme source d’inspiration pour la résolution des problèmes philosophiques les plus généraux.
Bien que l’œuvre piagétienne ne se conçoit pas en l’absence de celles d’auteurs tels que Bergson, Janet, Emile Meyerson et bien d’autres, Brunschvicg peut être considéré comme l’auteur qui a le plus marqué les thèses fondamentales de Piaget. Des notions aussi décisives que celles d’activité du sujet ou de construction du réel sont l’héritage direct des travaux philosophiques et épistémologiques de Brunschvicg. D’autre part, cet auteur est celui qui a fourni à Piaget certains de ses choix philosophiques de base qui donnent une partie de sa signification au constructivisme épistémologique. Complétée par de longues études historico-critiques sur les étapes de la philosophie des mathématiques, les rapports entre l’expérience humaine et la causalité physique ou encore le progrès de la conscience dans la philosophie occidentale, l’analyse réflexive de l’activité intellectuelle a abouti à soutenir une forme d’idéalisme critique et d’immanentisme intellectuel, moral et religieux, qui est une adaptation des deux grandes doctrines de Platon et de Kant au développement des sciences mathématiques et physiques. Cette conception se retrouve chez Piaget, à quelques nuances près qui tiennent à l’ancrage disciplinaire des deux auteurs, l’un se voulant d’abord philosophe, l’autre biologiste, au sens le plus large du terme (qui inclut la psychologie). Aujourd’hui méconnu, Brunschvicg a compté parmi ses élèves non seulement Piaget, mais aussi Bachelard et Gonseth.
Parmi les nombreux ouvrages de Brunschvicg, citons, outre sa thèse sur "La modalité du jugement" (1897), "Spinoza et ses contemporains" (1894), "Introduction à la vie de l’esprit" (1900), "Les étapes de la philosophie mathématique" (1912), "L’expérience humaine et la causalité physique" (1922) et "Le progrès de la conscience dans la philosophie occidentale" (1927).
Plusieurs ouvrages de Brunschvicg sont téléchargeables ici