David Hume (1711-1776). Philosophe écossais

Hume est l’un des principaux défenseurs de l’empirisme que son compatriote Locke avait dressé contre le rationalisme au début du dix-huitième siècle. Pour lui, comme pour Locke, la connaissance est tout entière basée sur les sensations et sur le mécanisme qui les associe pour composer des idées. Sa finesse d’esprit et son absence de tout dogmatisme l’ont conduit cependant à tirer toutes les conséquences de cette théorie de la connaissance. S’il est vrai que les principes rationnels, et en particulier le principe de causalité, ne sont pas apriori mais sont des habitudes issues de la répétition des expériences et de l’association des sensations, alors il faut admettre que les sciences de la nature, y compris la physique de Newton qui a pourtant servi de modèle à Locke puis à Hume, ne peuvent pas proposer de véritables explications des phénomènes et n’ont pas plus de valeur de vérité que l’opinion.

Avec Hume ressurgit ainsi l’ancien scepticisme d’un Protagoras quant à la possibilité d’une science capable de dire le vrai. Confronté tant au Charybde du rationalisme classique et sa foi débridée en la puissance de la raison, qu’au Scylla de l’empirisme sceptique, il faudra plusieurs années à Kant pour trouver une solution plausible qui, tout en accordant à Hume le rôle essentiel que joue l’expérience dans la construction des connaissances scientifiques, conserve la possibilité d’une science rationnelle de la nature, c’est-à-dire d’une science capable d’expliquer les phénomènes et de formuler des jugements vrais et objectifs ne se réduisant pas à des trivialités logiques (à des "tautologies").

Parmi les ouvrages de Hume, citons son "Traité sur la nature humaine" (1739), dont on trouve une version abrégée et modifiée dans les "Essais sur l’entendement humain" (1748).

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