régulation parfaite
Piaget utilise la notion de régulation parfaite pour caractériser ce qui différencie fonctionnellement les opérations de l’intelligence représentative (addition et soustraction de classes, etc.) des régulations qui apparaissent lors des étapes précédant directement la formation de chaque groupement ou groupe opératoire.

L’examen des régulations préopératoires montre en effet le rôle important qu’elles jouent dans la construction des groupements. Lorsqu’un jeune enfant effectue une préopération (par exemple déplacer une baguette par rapport à une autre), le résultat de celle-ci et le jugement par lequel le sujet le traduit (la baguette déplacée est plus longue que l’autre parce que, maintenant, elle la dépasse) peuvent se voir remis en cause par l’activation d’un schème complémentaire d’appréciation des quantités en jeu. Un déséquilibre et un malaise cognitif résultant de cette situation, l’activation de la préopération inverse (ou réciproque) de la précédente tendra à le faire disparaître, mais pourra alors induire l’apparition d’un déséquilibre de sens contraire.

Lorsqu’au contraire le groupement d’opérations est constitué, ce type de déséquilibre disparaît, dans la mesure où le sujet sait d’avance que chaque opération peut être parfaitement compensée par une opération inverse ou réciproque. Dès l’instant où, par exemple, l’enfant décale une baguette à droite d’une seconde baguette qui lui est parallèle, il sait que l’addition d’une différence sur la droite est parfaitement compensée par la soustraction dune différence sur la gauche.


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