Fondation Jean Piaget

Présentation

1937.
Remarques psychologiques sur les relations entre la classe logique et le nombre et sur les rapports d'inclusion
In Recueil de travaux publiés à l'occasion du quatrième anniversaire de la Fondation de l'Université: juin 1937. Lausanne: F. Rouge, pp. 59-85. (Intégré dans les premiers paragraphes du chap. 7 de La genèse du nombre chez l'enfant / Jean Piaget et Alina Szeminska. Neuchâtel; Paris: Delachaux et Niestlé, 1941.)
Texte PDF mis à disposition le 09.09.2007



Ce texte appartient au petit groupe d'articles rédigés au milieu des années 1930, période décisive lors de laquelle Piaget découvre les structures opératoires qui sous-tendent la pensée logico-mathématique de l'enfant et dont la construction rend compte de l'apparition vers 7-8 ans environ d'une première forme – concrète – de raison opératoire. Comme la notion de nombre, la notion de classe concerne des opérations portant sur des totalités et les parties qu'elles contiennent. La question psychologique que se pose ici Piaget est de savoir dans quelle mesure les opérations de totalisation portant sur les classes d'un côté, sur le nombre de l'autre, sont parentes et dans quelle mesure leurs développements respectifs chez l'enfant peuvent être mis en relation. Pour répondre à cette question, Piaget examine au moyen de la modélisation logique les réponses apportées par les enfants entre 5 et 8-9 ans à des problèmes d'inclusion de classes et de jugements sur la quantité d'éléments contenus dans une sous-classe comparativement à la quantité d'éléments contenus dans la classe englobante. Dans ses conclusions, il insiste sur ce qui est, selon lui, la clé du passage du préopératoire à l'opératoire: la réversibilité des opérations logico-mathématiques qui, contrairement à la matérialité des actions même intériorisées, permet de penser simultanément une totalité et ses parties. Si l'enfant est capable de penser simultanément un tout et ses parties, à les considérer simultanément dans son champ de conscience ou d'attention, c'est précisément parce qu'il a acquis ces opérations réversibles, regroupées en structure et obéissant, grâce à cette réversibilité, à des lois de groupe (modélisables au moyen d'une algèbre logique ou mathématique – voir JP37_5).