Fondation Jean Piaget

Présentation

1950.
Introduction à l'épistémologie génétique (III).
Quatrième partie: …La pensée sociologique: Chap. XII §1-6: L'explication en sociologie
Paris: PUF, 1ère édition 1950, volume 3. (1ère édition 1950).
Texte PDF mis à disposition le 06.04.2012



[Texte de présentation — version du 26 avril 2012.]

Les cinq premières sections de ce chapitre ont principalement pour objet l’examen des explications sociologiques, réelles (portant sur les processus causaux) ou formelles (portant par exemple sur les normes juridiques considérées sur un plan purement implicatif, sans considérations des actions effectives composant la vie sociale) qui ont été données du fonctionnement des sociétés, en portant une attention particulière au rôle et au sens qu’y prennent les concepts de totalité et d’interactions sociales, de règle, de valeur et de signe, ou encore d’équilibre statique (ou synchronique) ou au contraire d’évolution historique (ou diachronique) des structures sociales. Après l’examen de la place occupées par ces concepts dans différentes théories sociologiques (y compris économiques, linguistiques et juridiques), Piaget montre comment les trois grands types de structures observés dans la genèse de l’intelligence chez l’individu (les rythmes, les régulations et enfin les groupements) se retrouvent dans le fonctionnement et la genèse des structures sociales. En ce qui concerne le dernier type de structures (les groupements), on n’en observe la manifestation, sur le plan social, que lors de la constructions de normes opératoires assurant la permanence des structures en jeu et la réversibilité des (co)opérations et des échanges qui les composent.

La sixième section a pour objet les différentes sociologies de la connaissance qui découlent ou que l’on peut associer aux grandes théories sociologiques qui ont marqué la fin du 19e siècle et le début du 20e, et tout particulièrement celles de Durkheim et de Marx, la première reliant trop directement la raison scientifique aux représentations sociales qui l’ont précédées (la pensée mythique en particulier), alors que, très voisine —sur ce plan— des thèses piagétiennes, la seconde recherche les racines de la pensée scientifique et de la connaissance rationnelle dans les échanges et coopérations techniques intervenant lors des activités par lesquelles individus et groupes sociaux assimilent le monde extérieur, s’y accommodent et le transforment en vue d’atteindre des objectifs pratiques. Pour Piaget enfin, de même que le développement d’une pensée rationnelle implique, chez l’individu, une décentration par rapport au caractère intellectuellement égocentré des représentations intuitives, de même le développement des sciences implique une décentration par rapport au sociocentrisme des représentations sociales primitives, aux idéologies et aux métaphysiques (un tel mécanisme de décentration expliquant les caractéristiques contraires, reconnues par Marx et ces disciplines —dont le sociologue et philosophe Lucien Goldmann, avec lequel Piaget a collaboré dans les années 1940—, de ces deux pôles de la conscience que sont les idéologies d’un côté et les sciences de l’autre).

Enfin, la septième section, qui sera placé sur le site de la Fondation Jean Piaget dans les jours qui viennent, a pour objet l’examen des rapports étroits qui existent en logique et société, s’il l’on admet que l’"accord des esprits" est un critère déterminant de la vérité expérimentale aussi bien que formelle. Hormis cette section sur laquelle s’achève le chapitre 12 consacré à « l’explication en sociologie », l’ensemble des chapitres et section composant les trois volumes de l’Introduction à l'épistémologie génétique sont disponibles sur la page Textes/Chapitres du site de la Fondation Jean Piaget.