Fondation Jean Piaget

Présentation

1950.
Introduction à l'épistémologie génétique (III).
Quatrième partie: …La logique: Chap. XII §7: Logique et société
Paris: PUF, 1ère édition 1950, volume 3. (1ère édition 1950).
Texte PDF mis à disposition le 01.05.2012



[Texte de présentation — version du 1er mai 2012.]

Cette dernière section du chapitre 12 de l’Introduction à l’épistémologie génétique a pour objet central l’examen des rapports entre logique et société. L’accord des esprits étant admis par Piaget comme le seul critère de vérité logique, la question se pose de savoir ce qui distingue un tel accord de la simple opinion ou croyance partagée par les membres d’une collectivité sociale. Pour l’auteur, la réponse réside dans la présence de structures opératoires de pensée (ou groupements d’opérations) qui sont aussi bien individuelles que sociales.

En d’autres termes si, pour Piaget, la vie sociale est une condition de la raison humaine, ce n’est pas, comme le concevait Durkheim, parce que la société impose de l’extérieur aux individus des contraintes normatives quelconques, mais parce que l’équilibre durable ou le bon fonctionnement des échanges sociaux impliquent la présence d’opérations intellectuelles communes à tous les individus composant et réalisant de tels échanges, opérations dont la genèse et les conditions d’acquisition sont tout à la fois individuelles et sociales.

Se référant à ses propres recherches sur la genèse de la pensée de l’enfant, Piaget rappelle en effet les liens que ces travaux ont pu mettre en évidence entre les capacités de collaboration observées chez les enfants et leur niveau de développement opératoire. De plus, après s’être penché sur la question de ce que l’on appelait alors, à la suite des travaux de Lévy-Bruhl, la pensée «primitive» et sur la nécessité qu’il y aurait, pour bien la percer, de tenir compte des actions individuelles et interindividuelles (et non pas seulement des représentations collectives), Piaget se livre à une analyse logistique serrée des actions et opérations d’échanges interindividuels qui confirme que les structures de ces échanges concrets aussi bien que formels (ou intellectuels) sont bien isomorphes à celles qui sous-tendent les activités opératoires observées chez l’individu (d’abord sur le plan de la pensée concrète, puis sur celui de la pensée formelle ou propositionnelle).

[Rappel: L’ensemble des chapitres et sections composant les trois volumes de l’Introduction à l'épistémologie génétique sont disponibles sur la page Textes/Chapitres du site de la Fondation Jean Piaget.]