Fondation Jean Piaget

Présentation approfondie

Louis Agassiz (1807-1873). Naturaliste suisse

Professeur d’histoire naturelle à Neuchâtel entre 1832 et 1846, date où il part pour les Etats-Unis où il sera chargé de la chaire de zoologie et de géologie de l’université de Cambridge, Agassiz fut l’un des naturalistes les plus importants du dix-neuvième siècle. L’un des derniers grands savants à soutenir la thèse du fixisme en biologie, il est aujourd’hui surtout connu pour ses études sur les glaciers, du moins sur un plan strictement scientifique (son fixisme en histoire naturelle l'a au contraire conduit à adopter des thèses raciales non seulement erronées, mais qui ont pu amplifier l'essor du racisme dans tout un pan de la pensée occidentale).

Comme peut-être encore son disciple Paul Godet (qui fut lui-même le protecteur du jeune Piaget entre 1907 et 1909), Agassiz avait la ferme conviction que l’étude de la nature était la meilleure façon de prouver l’existence de Dieu et de connaître le plan de création de cette nature. C’est dans cet esprit alliant croyance religieuse et science que le jeune Piaget a effectué ses premiers travaux de classification des mollusques. On comprend dès lors le choc qu’il a pu subir lorsqu’à quinze ou seize ans il a découvert que l’ancienne histoire naturelle avait cédé sa place à une biologie nouvelle, basée sur la conception transformiste de Darwin, et dans laquelle la notion de création divine n’avait plus sa place (en tant que facteur explicatif de l'origine des espèces). Une partie de l’effort de recherche du jeune chercheur consistera alors à transposer au sein de la vie l’essentiel de ce qu’offrait la science ancienne, et cela de manière à ne pas sortir des limites alors admises de l’explication scientifique de la nature.

Parmi les publications d’Agassiz citons ses "Recherches sur les poissons fossiles" (1833-1842), ses "Etudes sur les glaciers" et enfin son essai sur "L’espèce et les classifications", traduit en français en 1869.