équilibration
"C’est un processus d’équilibration [...] dans le sens aujourd’hui précis [...] d’une autorégulation, c’est-à-dire d’une suite de compensations actives du sujet en réponse aux perturbations extérieures et d’un réglage à la fois rétroactif (systèmes de boucles ou feed-back) et anticipateur constituant un système permanent de telles compensations" (Psychologie de l’enfant, p. 124).

L’équilibration, et plus précisément l’équilibration majorante, est le processus interne par lequel des instruments (et en particulier des structures et des schèmes opératoires) d’assimilation, d’explication et de transformation du réel de plus en plus puissants sont construits par le sujet au cours de sa psychogenèse. Cette notion, notons-le, peut être généralisée pour être appliquée à tout système cognitif capable de s’auto-organiser et s’auto-transformer dans le sens d’un accroissement de ses instruments d’assimilation et de transformation du milieu avec lequel il interagit, ce milieu pouvant être éventuellement créé par le système lui-même, comme le montre le cas du développement historique de la pensée mathématique.

Dans la conception que s’en fait Piaget, ce processus d’équilibration repose pour l’essentiel sur des mécanismes d’abstraction réfléchissante, de généralisation complétive, de régulation et de compensation, mais aussi de différenciation et de coordination intégratrice, que l’étude psychogénétique ne peut étudier que de manière très partielle, dans la mesure où il est impossible de suivre le travail permanent de réorganisation et d’auto-organisation constitutif d’une psychogenèse cognitive.

Références bibliographiques:
Jean Piaget (1975), L’équilibration des structures cognitives (disponible ICI)
J.-J. Ducret et G. Cellérier (2007), L’équilibration: concept central de la conception piagétienne de l’épistémogenèse (disponible ICI)


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