La formation du symbole chez l'enfant – Observation 62

[p.98] J., à 0;9 (3), est assise dans son berceau et je suspends au-dessus d'elle son canard en celluloïd. Elle tire une ficelle pendant du toit et secoue ainsi le canard un moment, en riant. Les mouvements qu'elle fait involontairement s'impriment sur son édredon: elle oublie alors le canard, tire à elle l'édredon et ébranle le tout avec les pieds, et les bras. Le toit du berceau étant luimême secoué, elle le regarde et se cambre pour se laisser tomber violemment, ce qui ébranle tout le berceau. Après avoir répété ce geste une dizaine de fois, J. aperçoit à nouveau son canard: elle saisit alors une poupée' également suspendue au toit et la secoue indéfiniment, ce qui fait balancer le canard. Remarquant ensuite le mouvement de ses mains, elle lâche tout pour les joindre et les secouer (en prolongeant le geste précédent). Puis elle prend son oreiller de dessous sa tête et, après l'avoir secoué, elle le frappe violemment, en frappe les parois du berceau ainsi que la poupée elle-même. En tenant l'oreiller, elle en aperçoit les franges, qu'elle se met à sucer. Ce geste, qui lui rappelle ce qu'elle fait chaque jour pour s'endormir, la conduit à se coucher sur le côté dans la position du sommeil, tenant un coin de frange dans sa main, tout en suçant son pouce. Mais cela ne dure pas une demi-minute et J. reprend les activités précédentes.