La formation du symbole chez l'enfant – Observation 64

[p.101] Chez J., que nous avons surtout citée au cours des obs. précédentes, le symbole ludique, vrai, avec toutes les apparences externes de la conscience du «comme si» a débuté à 1;3 (12), dans les circonstances suivantes. Elle aperçoit un linge, dont les bords frangés rappellent vaguement ceux de son oreiller: elle s'en empare, en retient un volant dans sa main droite, suce le pouce de la même main et se couche sur le côté en riant beaucoup. Elle garde les yeux ouverts, mais cligne de temps en temps comme pour faire allusion aux yeux fermés. Enfin, riant de plus en plus, elle s'écrie «Néné» (= nono). - Le même linge déclenche le même jeu les jours suivants. A 1;3 (13) elle se sert, dans le même but, du col d'un manteau de sa mère. A 1;3 (30) c'est la queue de son âne en baudruche qui figure l'oreiller! Enfin, dès 1;5, elle fait faire «nono» à ses animaux, un ours et un chien en peluche.

De même, dès 1;6 (28) elle dit «avon» (= savon) en se frottant les mains et en faisant semblant de se les laver (à sec).

A 1;8 (15) et les jours suivants elle fait semblant de manger des objets quelconques, p. ex. une feuille de papier en disant «Très bon».