Fondation Jean Piaget

Présentation

1929.
L'adaptation de la Limnaea stagnalis aux milieux lacustres de la Suisse romande: étude biométrique et génétique. I. Les phénotypes dans la nature
Revue suisse de zoologie, 36, fasc. 17, pp. 280-398.
Texte PDF mis à disposition le 21.08.2011



[Texte de présentation — version du 11 août 2011.]

Une première section de cette partie consacrée à l’examen des phénotypes en milieu naturel a pour objet les populations de Limnaea stagnalis vivant en milieu aquatique non lacustres (donc dans les mares, les étangs, les canaux, les fossés, etc.). Piaget y montre comment l’accommodation comportementale active de différentes variétés de limnées à différentes conditions de milieu (eaux plus ou moins stagnantes, nature plus ou moins accidentées des milieux aquatiques dans lequel les limnées se déplacent, etc.) agissent sur l’allongement ou la contraction de leur coquille lors du développement de ces mollusques. Cette analyse biométrique de populations de limnées vivant en milieu non lacustre ne permet toutefois pas de répondre à la question d’une modification non seulement du phénotype des individus observés, mais de leur génotype (c’est-à-dire des caractéristiques phénotypiques moyennes prédéterminées par le patrimoine héréditaire de chaque variété de lacustre).

Dans la deuxième section de cette première partie, ce seront cette fois les formes lacustres de Limnaea stagnalis qui seront soumises à une analyse biométrique, ce qui permettra de mettre en évidence l’existence de formes de Limnaea stagnalis à coquille plus contractée que l’on ne trouve pas dans les milieux non-lacustres (alors que toutes les formes observées en milieu non-lacustres existent en milieu lacustre). Ces observations ne permettent pas cependant pas à elles seules de déterminer si ces formes propres au milieu lacustre sont héréditaires ou non. Seules les expériences de culture en aquarium ainsi que de croisement mendélien des formes les plus typiques de limnées observées dans la première partie apporteront la preuve du caractère héréditaire de ces formes. Rapportées dans la deuxième partie de l’article, ces expériences ne permettront cependant à leur tour pas de se prononcer sur le mécanisme (lamarckien, darwinien ou autre) d’acquisition héréditaire de ces formes dont la première partie révèle le caractère adapté aux biotopes naturels dans lesquels vivent les différentes variétés de limnées. Seule la discussion conjointe des recherches de la première partie et de la deuxième apportera des éléments de réponse à cette question du mécanisme d’acquisition héréditaire de caractères individuellement acquis. Cette discussion sera l’objet central des conclusions de ce long article.