Fondation Jean Piaget

Présentation

1931.
L'esprit de solidarité chez l'enfant et la collaboration internationale
Recueil pédagogique, 2, n. 1, pp. 11-27.
Texte PDF mis à disposition le 14.03.2008



Dans ce texte, Piaget soutient la thèse selon laquelle, si l'objectif de la Société des nations est de tendre à développer universellement l'esprit de solidarité et de collaboration sur le plan international, il convient d'agir à cet effet sur l'éducation pour que celle-ci favorise l'essor, sur un plan concret accessible aux enfants, de ce double esprit de solidarité et de collaboration. Piaget rappelle à cet effet les observations de la psychologie génétique qui montrent que, dans son développement "spontané" (terme à prendre avec précaution), l'enfant tend "naturellement" à passer d'une sorte d'égocentrisme intellectuel et moral complété par un respect unilatéral pour l'autorité externe à une logique et une morale basées sur la réciprocité intellectuelle et morale. Ces faits tendent à renforcer les nouvelles pédagogies qui accordent une place essentielle au travail de groupe et au "self-government" par lesquels les enfants peuvent acquérir et assimiler les règles et les bases de la logique et de la morale universelle, en un mot de la raison. Cependant, et ceci mérite d'être souligné, à la fin de son exposé, Piaget demande que la recherche pédagogique prenne le relais de la recherche psychologique afin de vérifier la réelle portée des méthodes que confortent théoriquement les découvertes de la psychologie de l'enfant. Sur ce point, de même que son plaidoyer pour les nouvelles méthodes associées à l'école active n'a jamais cessé tout au long de son œuvre, de même ne cessera-t-il jamais de demander à la pédagogie expérimentale de fournir les faits permettant de "juger objectivement" du résultat de ces méthodes, comme d'ailleurs des méthodes traditionnelles, plus conformes dans leur esprit à l'hétéronomie morale et intellectuelle des étapes initiales du développement psychologique.