Fondation Jean Piaget

Présentation

1925.
La représentation du monde chez l'enfant
Revue de théologie et de philosophie (Lausanne), 13, pp. 191-214.
Texte PDF mis à disposition le 02.06.2008



Cet article est intéressant à plus d'un titre. Premièrement, il montre l'appui pris par Piaget, dans ses premières années de recherches psychologiques, sur les psychologues généticiens ou de l'enfant qui l'ont précédé: Stanley Hall, James Sully, James-Mark Baldwin, William Stern, Alfred Binet, Karl Groos et bien sûr Edouard Claparède, etc., comme sur les philosophes des sciences recourant à la méthode historico-critique pour résoudre des problèmes épistémologiques, et en tout premier lieu Léon Brunschvicg et Emile Meyerson. Deuxièmement, il résume sa position, certes ultérieurement largement dépassée, quant à l'existence d'une mentalité enfantine (pensée magique, animisme, artificialisme, etc.) proche de la prélogique exposée par Lucien Lévy-Bruhl dans ses recherches sur la pensée primitive, ou encore d'un réalisme enfantin conséquence de l'égocentrisme et de l'absence de conscience de soi, et du manque de différenciation entre soi et autrui, entre soi et le monde extérieur. Ces lacunes initiales seront dépassées grâce à la socialisation, condition de la prise de conscience du soi et de la séparation de l'objectif et du subjectif. Troisièmement, on trouve dans cet article des considérations de méthode qui sont reprises sous une forme plus développée dans l'Introduction au livre de 1926 sur "La représentation du monde chez l'enfant" (JP26). Enfin, quatrièmement et surtout, on y découvre la première mention de recherche sur le développement des conservations de la substance et du poids chez l'enfant, ainsi que sur la dissociation poids-volume en lien avec l'expérience sur le volume d'eau déplacé lorsqu'on un corps solide est plongé dans un liquide. Les premiers résultats exposés vont dans le même sens que ceux qui seront exposés dans l'ouvrage sur "Le développement des quantités physiques chez l'enfant" (JP41a).