Fondation Jean Piaget

Présentation approfondie

Wolfe Mays (1912 - 2005). Philosophe anglais

Élève de Wittgenstein, collègue du mathématicien Alan Turing et du philosophe Michael Polyani à l’université de Manchester, fondateur et rédacteur en chef du "Journal of the British Society of Phenomenology", puis plus tard Senior Research Fellow à la "Manchester Metropolitan University", Wolfe Mays s’est très tôt intéressé à des problèmes touchant aussi bien à la logique, à l'intelligence artificielle alors naissante (il a participé à la construction d'une des premières machines électoniques) et à l’histoire des sciences qu’à la pédagogie et à l'acquisition des connaissances chez l’enfant. Ce qui l’a conduit à soutenir activement Piaget lors de la création, en 1955, du Centre international d’épistémologie génétique. Piaget a rencontré Mays lors des trois conférences qu’il a données en 1952 à l’université de Manchester, où il avait été invité par le philosophe Michael Polyani. Après que Mays se soit chargé d’introduire et de traduire ces conférences dans un ouvrage de 1953 ("Logic and psychology", Manchester University Press), il fut invité la même année par Piaget a Genève, qui lui demanda de compléter la demande de subvention auprès de la Fondation Rockfeller en vue de la création du Centre. Tout en apportant plusieurs ouvrages de philosophie analytique à Genève, Mays rédigea un rapport comprenant deux parties. La première contient une comparaison de l’épistémologie génétique avec différents courants de philosophie des sciences (entre autres celle du philosophe G. Ryle), et la seconde, un résumé des travaux de Piaget. Outre cette importante contribution au développement de l’épistémologie génétique, Mays est l’auteur d’un long compte rendu en anglais des trois volumes de "l’Introduction à l’épistémologie génétique" parus en 1950 (et qui ne sont toujours pas traduits en anglais). Il a également participé aux premières recherches du Centre, notamment celle sur la question des rapports entre les jugements analytiques et les jugements synthétiques, qui a été l’occasion d’un bref échange intellectuel entre Piaget et Quine (le quatrième volume des Etudes d’épistémologie génétique est entièrement consacré à cette question et contient un texte sur "Les liaisons analytiques et synthétiques dans les comportements du sujet" co-signés par Apostel, Mays, Morf et Piaget).

Par la suite, tout en poursuivant ses propres recherches philosophiques en Angleterre, Mays conservera un intérêt durable pour l’épistémologie génétique, et notamment pour les questions portant sur la logique et sur les valeurs sociales. Il rédigera ainsi plusieurs articles discutant les conceptions de Piaget sur ces questions.

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