Fondation Jean Piaget

Description élargie

philosophie critique
La philosophie critique s’oppose aux philosophies positives ou métaphysiques par le but qu’elle adopte et par sa démarche. Face aux échecs répétés d’établir une connaissance ultime du réel, de l’être ou du fondement de toute chose, certains philosophes, et spécialement Kant, ont adopté comme but méthodologiquement premier celui de déterminer les limites de la connaissance humaine.

Cette position critique ne signifie pas forcément l’abandon des questions les plus fondamentales de la philosophie, et notamment celle du sens de l’existence humaine, mais elle implique qu’elles soient mises provisoirement entre parenthèses afin d’éviter des réponses qui n’aient aucune valeur objective.

En dépit de la sorte de sagesse qui la caractérise si on la compare aux philosophies positives ou métaphysiques, la philosophie critique n’est pas sans défaut. Déterminer des limites à la connaissance humaine comporte le risque de tracer des frontières arbitraires, et de formuler tout aussi arbitrairement des interdits qui auraient pour seule fin de conforter ces limites que le philosophe aurait découvertes par des méthodes ne pouvant avoir une fiabilité très grande, c’est-à-dire ne pouvant satisfaire les critères de contrôle que se donne de son côté la science. En dépit de ce piège, la philosophie critique offre l’intérêt d’instaurer une distance par rapport aux différents savoirs, une sorte de suspension du jugement, qui permet de les apercevoir sous un angle nouveau et de détecter d’éventuelles lacunes, dont les fausses certitudes qui s’y attachent.