Fondation Jean Piaget

Psychologie: Introduction générale


La psychologie occupe une place de choix dans l’oeuvre de Piaget. Si on en mesure l’importance au nombre d’écrits qu’il lui a consacré, on peut même affirmer qu’elle est le domaine de recherche dans lequel l’auteur a investi la plus grande partie de son activité scientifique.

Mais quelle que soit l’importance de cet investissement, il serait erroné de croire que l’on puisse séparer les travaux réalisés en psychologie des recherches que l’auteur a par ailleurs consacrées aux autres disciplines traitées tout au long de sa vie, et en particulier à la biologie et à l’épistémologie. Le lien entre les différents centres d’intérêts de l’oeuvre découle d’ailleurs très directement des raisons qui ont conduit Piaget à se faire psychologue.

Comme le montre l’examen de ses années de formation (JJD84), Piaget s’est en effet engagé dans l’étude des phénomènes psychologiques pour répondre à des questions fondamentales qui relevaient de la biologie (l’origine des formes biologiques), mais aussi, et surtout, de la philosophie: justifier les normes et les formes de la raison, telles qu’elles se manifestent ou agissent dans les champ de l’action (la morale) et de la science.

Par ailleurs, si l’on sait que la tradition philosophique occidentale a toujours étroitement unis les questions de la science et de la morale, du vrai et du bien, et si l’on a à l’esprit que Piaget n’était pas sans ignorer cette tradition lorsqu’il a démarré ses recherches de psychologie, on ne s’étonnera pas que les études de psychologie de l’intelligence occupent une place importante dans l’oeuvre psychologique de l’auteur.

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Lorsque deux adultes normaux se parlent, parce qu’ils ont quelque chose à se dire, leur conversation présente deux caractères corrélatifs. En premier lieu, chacun cherche à agir sur son interlocuteur: que l’on questionne, que l’on fasse une demande, que l’on ordonne ou que l’on informe, c’est toujours pour modifier la conduite ou la pensée d’autrui.

J. Piaget, Le Langage et la pensée chez l’enfant, 1923, 3e éd 1948, p. 63