Jean Piaget: Vie et philosophie
par Guy Cellérier
[Ces pages sont une reproduction de l'ouvrage – aujourd'hui épuisé – imprimé par les Presses Universitaires de France en 1973 dans la collection "Philosophes". La pagination de l'édition originale est indiquée entre crochet. Toute citation du texte de G. Cellérier doit mentionner cette pagination, l'année de publication ainsi que les noms de l'auteur et de l'éditeur.]
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[…] Par opposition aux coordinations générales de l’action, d’où procèdent la logique, le nombre et l’espace, les actions particulières intervenant dans la construction des notions de temps, de vitesse et de force semblent contenir déjà ces réalités à titre d’expérience subjective: il existe une durée intérieure, une expérience kinesthésique de la vitesse et surtout un sentiment de la force musculaire propre, tandis que, si la logique et le nombre sont manifestement liés à notre activité, l’espace paraît plus éloigné de notre nature psychique que le temps. Il y a donc paradoxe à rattacher le temps à l’objet et l’espace au sujet, et il semblerait que dans une épistémologie génétique fondée sur l’analyse de l’action, le temps, la vitesse et la force dussent émaner directement de l’activité du sujet […]
J. Piaget, , 1950, vol. 2, p. 11